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François Hollande a acquis la stature présidentielle, Nicolas Sarkozy est resté dans le rôle de challenger


Politique
Jeudi 3 Mai 2012

Qui a gagné ce débat traditionnel entre les deux tours ? Ni François Hollande, en tête dans les sondages (54 % contre 46 %), ni Nicolas Sarkozy, président sortant. Car une fois de plus, la forme a pris le pas sur le fond. Et le face-à-face d'hier soir, est sans doute le moins bon de la cinquième République. Très technique. Trop technique. Et à ce jeu, François Hollande a montré qu'il a du répondant. Du tac au tac.


François Hollande a acquis la stature présidentielle, Nicolas Sarkozy est resté dans le rôle de challenger
François Hollande a réussi son examen. Il a la stature présidentielle. Implicitement, son interlocuteur l'a reconnu : "Vous avez des mimiques de François Mitterrand". Le président sortant a raison. Le socialiste a adopté la stature mitterrandienne. Calme, serein, les bras posés sur la table, près du corps, les mains jointes, les doigts entrelacés, une gestuelle efficace maintenir sa respiration et renouveler sa concentration, le candidat de la Gauche a répliqué à chaque attaque de son adversaire.

Son adversaire, Nicolas Sarkozy, président sortant, a fait du "Nicolas Sarkozy". Très instable sur sa chaise, cette impression d'avoir la bougeotte, ses haussements d'épaule répétés, parfois l'un à la suite de l'autre, le bassin souvent désarticulé, le besoin récurrent de chercher un regard ami (Laurence Ferrari), sa difficulté de soutenir le regard de son contradicteur, sa tête trop souvent baissée… ont contribué à augmenter le désavantage que d'être le président sortant.

Ainsi, François Hollande a maintenu Nicolas Sarkozy dans son rôle de challenger. Car en cherchant trop souvent la confrontation, le président sortant a offert à chaque fois, à son adversaire, la possibilité de parler de son bilan social, et de répéter à plusieurs reprises que le candidat de la Droite a été le président des privilégiés. C'était le plus souvent un jeu d'attaque - défense. Chaque attaque déclenchait une autre attaque.

Cette posture voulue par Nicolas Sarkozy n'est pas une erreur. C'était une nécessité. Deuxième dans les sondages, accusant huit points de retard, le président sortant n'avait pas d'autres choix que de pousser ou provoquer François Hollande. A deux ou trois reprises, l'actuel locataire de l'Elysée donnait l'impression de réussir de déstabiliser son adversaire. Seulement, l'intéressé reprenait tranquillement sa position initiale (bras sur la table, bras collés au corps, mains jointes…), et reprenait en même temps le contrôle de ses émotions.

François Hollande a fait du François Hollande. Il a été lui-même. Il a maintenu cette attitude d'attente ou de défense. Le socialiste n'a eu qu'à attendre. Le candidat de la Gauche a su être patient. Placide par instants. Offensif à souhait. Agressif au besoin. Du François Mitterrand dans la posture. Nicolas Sarkozy aussi a été égal à lui-même. Il a su défendre son bilan. Mais, ça ne suffira pas pour renverser le rapport de force dans les sondages.

Car, le président sortant n'a pu sortir dans son rôle de challenger. François Hollande l'y a maintenu. Le candidat socialiste a prouvé du même coup, qu'il a acquis la stature présidentielle.




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Les commentaires

1.Posté par TEGO le 03/05/2012 03:17
ATTENDONS RELIGIEUSEMENT , LE RESULTAT DE LA PRESIDENTIELLE DU 6 MAI 2012 .... UNE SURPRISE PEUT EN CACHER UNE AUTRE OU CE FAMEUX DIMANCHE SOIR " SPECIALE ELECTION " RESERVERA UNE DOUCHE TRES FROIDE A UN CAMP PLEINE DE CERTITUDE !

2.Posté par Indécis le 03/05/2012 05:14 (depuis mobile)
Chaque camp à ses certitudes.
Les reports du fn ne seront pas suffisants car vote blanc malgré le discours marinisé du sortant.
La surprise viendra des indécis et du centre. L'entrant s'est presidentialisé il a assuré. Je voterai Hollande.

3.Posté par Pas d''accord, Jismy ! le 03/05/2012 05:59
Dsl, il y a eu un mastic ! Remplacer par ce commentaire. Merci.

Nicolas Sarkozy a largement dominé ce débat.
Dommage que les deux animateurs aient laissé les candidats s'exprimer 1 h 30 sur l'économie. Il y avait d'autres sujets beaucoup plus importants qui sont donc passés à l'as !
Surtout, un mot n'a même pas été prononcé au cours de ce débat : outre-mer.
C'est sans doute un gros mot.
D'autant plus que "Réagissons" avait envoyé par mail à Pujadas les 9 questions sur La Réunion, posées publiquement dans notre presse locale. On vient ici à la pêche aux voix mais l'outre-mer en général et La Réunion en particulier comptent pour du beurre !


4.Posté par realistik le 03/05/2012 12:59
Est-ce la posture suffit à faire un bon président de la république ?
L'habit ne fait le moine !!!

5.Posté par MCB le 03/05/2012 14:02
Oui mais, le problème i coupe la parole à chaque instant, dénotait un état de nervosité difficile à maîtriser. Il n'a pas perdu les nerfs mais bon! Agaçant pour ceux qui regardaient le match.

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